La dynamique de la nature
Le purin d'ortie, une solution naturelle (insecticide et engrais).
Le purin d'ortie: insecticide, fongicide et engrais naturel !
Recette du purin d'ortie
Le purin d'ortie est une préparation à base de plantes fermentées dans de l'eau. Préparer votre purin dans un lieu éloigné de la maison, au fond du jardin par exemple, car la substance dégage une odeur nauséabonde.
Ingrédients
- 1 kg d'orties fraîches (en pratique vous pouvez remplir votre seau de feuilles d'ortie)
- 10 litres d'eau
Préparation
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Hacher les orties de façon grossière à l'aide d'un couteau tranchant
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Mettre les orties dans un grand récipient en bois ou en plastique
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Ajouter l'eau
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Couvrir le récipient
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Mélanger chaque jour tant que de petites bulles sont présentes (signe de fermentation active) soit pendant une à deux semaines selon la température extérieure. Le temps peut être réduit de moitié en cas de temps particulièrement chaud ;
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L'absence de bulle témoigne de la fin du processus de fermentation, il est alors temps de filtrer pour pouvoir conserver le produit plus longtemps ;
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Recycler les parties contenus dans le filtre comme activateur de compost.
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Conserver le liquide filtré dans des récipients opaques en verre ou en plastique, au frais et dans un endroit sombre. Utilisez-le de préférence dans un délai de 6 mois.
Comment utiliser le purin d'ortie ?
Attention ! Le produit que vous avez préparé est très concentré : avant de l'utiliser il faut le diluer à raison de 2 volumes pour 10, soit 20% pour en faire un engrais (2 litres de purin pour 10 litres d'eau par exemple).
Le purin d'ortie peut être utilisé en tant qu'engrais car il contient de l'azote et potassium en grande quantité et de nombreux minéraux. On l'utilise principalement au printemps pour soutenir le départ de la végétation.
Attention, ce purin est à utiliser avec parcimonie sur les plantes à fleurs car il favorise la croissance des feuilles. Ceci dit, sur mes Bégonias et Dipladénias le coup de fouet a été flagrant et les fleurs se portent à merveille (traitement avec une dilution à 10%, soit 1litre de purin pour un arrosoir de 10litres).
Pour une utilisation préventive contre les insectes et autres parasites, le purin s'utilise en pulvérisations directes sur et sous le feuillage, il sera alors dilué dans les proportions 1/10, soit 10%.
Le purin d'ortie est aussi très efficace contre certaines maladies cryptogamiques, en pulvérisation autour du pied des plantes à risque.
Enfin, c'est un très bon activateur de compost, dans ce cas il n'a pas besoin d'être filtré ni dilué.
Quand faut-il pulvériser ?
Macérations, infusions et décoctions peuvent être pulvérisées sitôt faites et quand le besoin s'en fait sentir, le soir ou tôt le matin voire un jour couvert, ni trop chaud ni pluvieux. Les pulvérisations de purin peuvent être répétées selon les besoins, du printemps jusqu'au début de l'été, mais à 15 jours d'intervalles en moyenne. En ce qui me concerne, j'ai pulvérisé du purin à 10% à plusieurs reprises (1 fois par semaine) afin d'éliminer les vers blanc qui se délectaient de mes salades. La stimulation des salades a été manifeste !
Quelles sont les plantes sauvages les plus utiles ?
L'ortie, en plus d'être riche en azote et en potassium, donc d'être un bon engrais, a des propriétés insecticides et fongicides. Mélangez-le éventuellement avec le purin de Consoude, également dilué à 5%, pour obtenir un stimulant des plus équilibrés (enrichi de la potasse, du phosphate et du calcium de la consoude). Le purin de prêle, dilué à 10% est excellent, en pulvérisation, contre les maladies cryptogamiques, à commencer par l'oïdium. Le purin de tanaisie dilué à 10% ou celui de fougère aigle (dilué à 5%) sont quant à eux de bons insecticides, à utiliser contre pucerons, chenilles, altises...etc.
... et surtout, n'hésitez pas à me donner des nouvelles de vos essais et découvertes en la matière !
Bonnes cultures.
Laurent
Tout savoir sur le compost de BRF: Bois Raméal Fragmenté
Le Bois Raméal fragmenté ou BRF pour les intimes: intérêts et limites !
Le Bois Raméal Fragmenté est un mélange de rameaux (petites branches) de bois broyés. Il constitue une des ressources les plus intéressantes pour réaliser un paillage. Voici une synthèse des infos trouvée à son sujet. Dans notre région de nombreux site de composteurs professionnels (Lozanne, Villefranche-sur-Saône) en proposent pour un coût raisonnable (environ 40€ la tonne).
A quoi sert le BRF?
Le BRF remplit toutes les fonctions du paillage et s’avère être très nourrissant pour le sol. La décomposition de ces rameaux de bois va entraîner la libération dans le sol de nombreux éléments nutritifs et va stimuler des processus microbiens favorables à la vie du sol. Pour les biologistes, voir wikipedia.
Quel bois pour mon BRF ?
Comme pour beaucoup de sujets touchant aux propriétés des plantes, on ne trouve pas ou peu d’études scientifiques. Toute affirmation est donc toujours à expérimenter dans votre potager. Cependant, à travers les cultures populaires et les expérimentations de chacun, certaines tendances se dessinent. Comme toujours l’observation prime. Les espèces ou essences qui ont tendance à bien cohabiter avec d’autres espèces et à favoriser la flore autour d’elle sont préférables. Il s’agit surtout des feuillus. Les résineux sont réputés plus solitaires et égoïstes, ils monopolisent les ressources, on conseille donc de limiter leur présence dans votre BRF à 20%. Pour ceux qui ne connaissent pas la différence, consulter ce document ONF_cles_feuillus_resineux.
D’une manière générale: Favoriser la diversité des espèces! Tiens encore une règle de base qui revient!
Quelle partie doit-on broyer ?
On peut broyer tous les rameaux d’un diamètre inférieur à 7cm. Pourquoi ? Ce sont les jeunes pousses de l’arbre, et comme tous les jeunes, ils sont pleins de vigueur et d’énergie. L’arbre leur envoie les éléments nécessaires à leur croissance. Ils contiennent 75% des acides aminés, minéraux et protéines, du pain béni pour notre sol qui sera ravi de stocker tout ça pour vos plants de légumes. A savoir: plus vous prendrez des rameaux de diamètre faible, plus le processus de décomposition sera rapide.
Eviter d’incorporer dans votre mélange des branches de gros diamètre ou des sciures de tronc. Leur présence en grosse quantité ralentira le processus ou nuira carrément à l’équilibre du sol.
Quand utiliser le BRF: attention à la "soif d'azote" !
Un point important à prendre en compte: suite à un épandage de BRF, un phénomène appelé « faim d’azote » a lieu. Le BRF représentant un gros apport de carbone pour les micro-organismes du sol, ces derniers se ruent sur l’azote pour équilibrer cet apport. En gros, plus on leur fournit de carbone, plus ils ont besoin d’azote pour l’assimiler.
Conséquence: il n’y a plus d’azote disponible pour les plantes et ces dernières risquent d'en pâtir : feuille jaunie, faible croissance, légumes nains. On conseille d’attendre 2 mois pour que la faim passe. Il faut donc éviter d’épandre du BRF juste avant la période de croissance de vos plants. Si vous ne pouvez pas faire autrement, comme cela a été mon cas cette année 2016 (début de la permaculture dans mes potagers), il faudra compenser cette « faim » en fournissant de l’azote: compost vert, fumier, purin d’ortie ou planter des légumineuses, voire semer toutes les plantes azotées pour en faire de l'engrais naturel !
En ce qui concerne l'ortie, le purin d'ortie, en plus d'être un insecticide, insectifuge et fongicide, apporte une dose de potassium et d'azote non négligeable (L'Ami des jardins N°1065) ; par ailleurs, il constitue le meilleur "anti-maladies cryptogamiques" ! Les légumineuses (pois, fève,...etc.) sont très utiles pour pallier cette soif d'azote, car elles transforment l'azote contenu dans l'air en azote minéral et enrichissent ainsi les sols où elles se trouvent. Donc, n'hésitons pas à utiliser ces méthodes naturelles pour apporter l'azote nécessaire à de jolis légumes !
La meilleure période pour épandre est plutôt l’automne pour éviter de pénaliser trop de plants mais si vous prenez en compte les besoins en azote, vous pouvez épandre quand ça vous chante.
Pour la conservation du BRF, ça se complique. Ses propriétés peuvent se modifier suivant le mode de stockage. Le plus simple est de l’épandre dans le mois qui suit le broyage.
Quant aux semis sur le BRF, ceci semble possible pour certaines cultures comme la moutarde (un bon engrais vert) et pour les épinards, par exemple !
Pour approfondir sur le BRF, visionnez ce PDF : Guide du BRF. Merci à l’auteur inconnu. Site: www.dur-a-avaler.com
Je n’ai ni broyeur, ni bois à broyer. Que faire?
Trois situations possibles:
- Vous avez des rameaux de bois mais pas de broyeur:
Il existe plusieurs types de broyeurs. Les modèles électriques discount coûtent entre 100 et 200 euros. Cependant, ils sont moyennement efficaces ! Le niveau au dessus, c’est le broyeur électrique plus puissant ou carrément thermique, plus professionnel. Les prix flambent, ce n’est pas pour les jardiniers du dimanche. Une solution la location. Ça tourne autour des 70 €/jour par professionnel. Beaucoup moins cher: les sites de location entre particuliers qui pullulent ces derniers temps. A vous de faire vos recherches, on trouve tellement de sites qu’il faut avoir un peu de chance pour trouver quelqu’un dans sa région. Sinon adhérer à un SEL (Système d’Echange Locaux). Il y a souvent des permaculteurs en herbe dans ces réseaux…
Autre solution: la bonne vieille huile de coude.
Enfin, une méthode adaptée à des rameaux de diamètre très faible ou à une vieille tondeuse que vous souhaitez achever…
- Vous n’avez pas de rameaux mais la possibilité de broyer:
Dans ce cas, c’est plutôt simple. Demandez à toute les personnes que vous connaissez à quel moment ils ont l’intention de tailler leurs haies, arbustes ou arbres et soyez là le bon jour. Si vous vous proposez comme aide pour la taille, ils vous aideront surement pour le broyage/épandage. Donnant/Donnant. Si vous ne fréquentez que de purs citadins, demandez aux concierges des résidences, intégrer des jardins partagés ou contactez des élagueurs.
- Vous n’avez rien du tout:
Vous pouvez vous en procurer auprès des composteurs professionnels au sein de votre secteur. A proximité de mon village, les Composteurs Lyonnais à Lozanne en propose pour 40€ la tonne. En ce qui me concerne, 2 remorques de 400kg ont suffit à alimenter mes 6 buttes des 2 potagers !
Voilà, vous savez à présent le principal sur le BRF, son utilité et les risques à l'utiliser à la mauvaise période.
Bonnes cultures et bon BRF.
Laurent
Hôtel à insectes: oublions les produits chimiques et préférons les insectes prédateurs
Hôtel à insectes: oublions les produits chimiques et préférons les insectes prédateurs.
Pour aider la biodiversité de votre jardin, installez une maison à insectes ! Le but d'un hôtel à insectes est d'offrir un abri aux auxiliaires du jardin : bourdons, guêpes, papillons et autres pollinisateurs, coccinelles, chrysopes et autres prédateurs naturels des nuisibles du potager et du verger. Dites adieu aux traitements chimiques. Comment faire un hôtel à insectes et bien l'installer dans son jardin ? Voici quelques conseils pour les jardiniers.
Qu'est-ce qu'un hôtel à insectes ?
Un hôtel à insectes regroupe plusieurs "chambres", des abris spécifiques en fonction des différents types d'insectes.
Pourquoi installer un hôtel à insectes dans son jardin ?
C'est en bannissant tout produit chimique de votre jardin que vous verrez y réapparaitre une foultitude d'insectes, nuisibles comme auxiliaires. Pour lutter contre les premiers, il faut favoriser la présence des seconds. L'idéal en cas d'attaques de pucerons, de psylles ou de limaces est de disposer dans son jardin d'une "armée" toujours prête à les repousser. Attirez ces "soldats" en leur offrant le gîte et le couvert.
Pour le couvert, pensez aux plantes mellifères, aux prairies fleuries, aux haies champêtres. Laisser un coin de son jardin reculé, sauvage à la merci des mauvaises herbes suffit souvent amplement !
Pour le gîte, installer des abris spécifiques à chaque insecte auxiliaire vous assure la présence de leurs œufs et de leurs larves (souvent plus voraces que les adultes) dès le retour des beaux jours, déjà sur place pour empêcher la prolifération des nuisibles.
Comment bien installer un hôtel à insectes dans son jardin ?
L'hôtel à insectes se place dans un coin reculé du jardin, pour la tranquillité de ses occupants, accroché à 30cm du sol, sur un arbre ou un mur, à l'abri des vents forts et des pluies violentes... Au pied de cet hôtel, une prairie fleurie ou une friche où pullulent les "mauvaises herbes" fournira la première nourriture de vos protégés.
Quand installer l'hôtel à insectes ?
Installez l'hôtel à insectes et les différents abris avant l'hiver, afin que les auxiliaires y pondent leurs œufs et que les larves y passent l'hiver au chaud.
L'orientation de l'hôtel à insectes
Orientez la partie "entrée" de l'hôtel au sud ou sud-est, afin que les insectes bénéficient de la chaleur des rayons matinales du soleil. L'hôtel doit être dos aux vents dominants.
Qui logent dans les "chambres" de l'hôtel à insectes ?
Les locataires des chambres de l'hôtel sont nombreux et variés. Il est important de varier les "chambres" pour varier les occupants et offrir à son jardin une bonne protection vis à vis des différents nuisibles. La coccinelle et sa larve peuvent manger entre 100 et 150 pucerons par jour, quand la chrysope en dévore 200 à 500 durant son développement. La larve du syrphe mange des pucerons et des aleurodes, le forficule (ou perce-oreille) est un gros mangeur de pucerons et d'acariens la nuit venue. Même le Gendarme (pyrrhocore ou punaise des jardins), malgré sa mauvaise réputation se nourrit d'insectes morts et de pucerons.
Comment attirer les insectes dans leur hôtel ?
Pour vous assurer que les chambres de l'hôtel sont bien occupées, incitez les insectes à venir grâce à des attractifs, comme l'attractif à coccinelles ou la nourriture pour papillons à déposer à l'entrée de leur abri respectif !
Si certaines chambres de l'hôtel sont vides, ne vous inquiétez pas ! Les auxiliaires ont sans doute déjà trouvé un abri ailleurs dans votre jardin : dans une zone en friche, sous un tas de bois ou de feuilles mortes.
Tableau des quelques auxiliaires et de leur type d'abri
Réalisez quelques aménagements simples
Nombreux sont les endroits du jardin où les insectes peuvent trouver refuge pour l'hiver ou pour pondre :
- un tas de branchage laissé à l’abandon ;
- quelques grosses pierres ou mieux un muret en pierres plates non cimentées ;
- une zone sableuse ou terreuse laissée nue ;
- un point d’eau, utile à toutes les espèces animales.
Faites confiance à vos meilleurs amis: Syrphe, Coccinelle, Chrysope, Forficule, pyrrhocore,....
Bonnes cultures.
Laurent
Préparer les buttes: Le choix des associations de plantes au potager (inspiré de Hans Wagner / Le poireau préfère les fraises)
1 / L’ASSOCIATION DES PLANTES PAR BUTTE : la préparation !
Les buttes sont prêtes depuis fin mars, elles ont été enrichies de BRF (copeaux de bois) et de compost fin (qui vient directement des Composteurs Lyonnais à proximité), elles seront nourries d’azote par les futures tontes de pelouse de la maison, ainsi que par du purin d’orties. Les pommes de terre ont été plantées, ainsi que des semis de carottes effectués en compagnie des oignons et échalotes. Il est donc temps de mettre en place un minimum d’organisation en anticipant les légumes que je souhaite associer cette année, sur les 7 buttes (4.5mx1.5m) réparties en 2 potagers.
Dans cet article, je vous propose de voir quelles associations je vais tenter dans mes 2 potagers bio (2 buttes pour l’un + 5 buttes pour l’autre). Ces associations seront déterminées à l’aide des conseils de Hans Wagner issus de son ouvrage « Le poireau préfère les fraises », ainsi que toute la littérature trouvée sur internet et sur mon mensuel préféré « l’Ami des jardins » (Avril 2016 « Aménager un potager »).
Le potager de Marcilly dispose de deux buttes de 4.5 m sur 1.5 m et celui de Sainte-Paule de 5 buttes de 5mx1.5m. Les plantations seront presque similaires entre les 2 potagers, l’arrosage tous les 3 jours sur le potager éloigné de 22kms, m’obligera à différencier les légumes selon le critère « rareté de l’eau ». Pour suivre les conseils de mon ami jardinier Jean-Claude, les radis et haricots verts seront privilégiés à proximité de la maison, les légumes racines et choux plus résistants à un arrosage moins fréquent seront positionnés à Sainte Paule à 20mn de route !
2/ UN REMPART AROMATIQUE, DES SOUCIS ET DES ŒILLETS PROTECTEURS.
La littérature est prolixe quant aux bienfaits des effluves aromatiques et des œillets d’inde, ainsi que des soucis et capucines pour protéger les légumes du jardin. Les plantes aromatiques ont un effet positif sur les légumes et doivent être dans tous les potagers. Nous testerons donc cette approche naturelle protectrice.
Pour les buttes, on va disposer plusieurs plantes aromatiques aux 4 coins de la butte, ainsi qu’au cœur des légumes, pour créer une barrière olfactive perturbatrice pour les nuisibles, attirer les pollinisateurs, favoriser la biodiversité et assaisonner nos petits plats! La barrière aromatique sera constituée des plantes suivantes :
- Basilic: est bon compagnon de la tomate (et pas que dans vos assiettes) car il stimule sa croissance, il est supposé repousser les doryphores, les fourmis, la mouche de la carotte, la mouche de l’oignon, la mouches du concombre, les moustiques et certaines bactéries du sol. De plus, il parfume agréablement les jardins.
- Coriandre: est bon compagnon de la carotte. Il est supposé repousser les doryphores, la mouche de la carotte et d’autres insectes.
- Thym commun: est une plante très mellifère. Son compagnon préféré est le chou dont elle éloigne bon nombre de parasites (altyse, piéride, chenilles).
- Persil: est bon compagnon de la carotte et la tomate. On lui prête la capacité de repousser les pucerons et de stimuler la croissance des légumes qui l’accompagnent, en particulier la tomate. Le potager de Sainte Paule en contient en quantité importante qui s’est semé naturellement.
- Verveine Citronnelle : elle embaume le jardin avec ses effluves. La verveine citronnelle, ou verveine odorante (à ne pas confondre avec la verveine officinale), est connue sous de nombreux noms : Lippia citrodora, Lippia triphylla, Verbena citriodora, Aloysia triphylla ou encoe Aloysia citrodora. Elle a sa place aussi bien au potager qu'au jardin d'ornement, car elle forme un petit buisson au feuillage léger et fin (caduc ou semi-persistant selon le climat).De ses feuilles émane un intense parfum frais et citronné, réputé pour éloigner les moustiques, et qui persiste durant près de 2 ans après séchage. On utilise les feuilles de verveine odorante, fraîches ou séchées, en cuisine, en tisanes, et pour la préparation de liqueurs.
- Lavande et Romarin : feront également partie de notre arsenal protection-aromatique. Le romarin est en quantité importante à Sainte Paule, adossé au muret en pierre, il est ainsi à l’abri des vents froids du nord. En 2015/2016 il est resté fleuri tout l’hiver, un régal pour les yeux.
Œillets d’Inde et Soucis
Voilà pour les gardiens de la butte. On va également faire pousser des fleurs sur la butte, fleurs bien connues pour être associées aux tomates ou aux carottes: les œillets d’Inde ou tagète. Ceux-ci seront les protecteurs de la butte grâce à leurs nombreuses propriétés plus ou moins connues. Les œillets sont des assistants jardinier des plus efficaces, ils n’apportent pas seulement de jolies touches de couleur, ils ont plusieurs autres fonctions:
- leurs racines dégagent de la thiophène qui repousse certains vers, les mouches blanches et a un effet inhibiteur sur le chiendent et le liseron.
- leur odeur repousse les pucerons.
- leur odeur attire les syrphes (mouches dont les larves sont gourmandes de pucerons) et les papillons (pollinisateurs).
- selon Hans Wagner ils éloignent les nématodes des racines et prévient la fatigue des sols.
Le souci, beau et bon : à semer partout vu ses qualités :
Semé au soleil ou en mi- ombre, sol ordinaire, drainé, même calcaire, le souci n’est pas difficile. Les cuisiniers l’apprécient comme colorant naturel, il teinte de jaune les sauces et crèmes. Les jeunes feuilles, les boutons et les pétales égayent les salades. De plus, grâce à leurs sécrétions racinaires, les soucis tuent les nématodes et protègent les légumes, notamment les salades.
Concernant les légumes, l’association sur la butte n°1 sera composée de tomates, oignons, carottes et épinards.
Quelques Panais seront semés entre les 2 rangées de carottes et oignons. L’association « tomate + carotte + oignon » semble faire l’unanimité dans la littérature des plantes compagnes, nous testerons donc cette proposition des jardiniers expérimentés.
2/ ANALYSE DE L’ASSOCIATION TOMATE + OIGNON + CAROTTE + EPINARD + PANAIS.
Reprenons les différents critères d’analyse des associations de plantes, décrits dans les articles de la série ‘’Association de plantes ‘’. Etudions la répartition spatiale hors sol et dans le sol.
- Le légume à développement vertical est la tomate (grâce aux tuteurs), c’est notre couche aérienne supérieure, l’oignon et la carotte formeront la couche intermédiaire et l’épinard, légume couvrant formera la couche inférieure, il est moins demandeur de lumière ce qui nous arrange. Nous pouvons donc estimer que nous avons une BONNE RÉPARTITION AÉRIENNE (spatiale hors sol).
- La structure racinaire de la tomate se construit autour d’un pivot qui descend en profondeur (parfois plusieurs mètres) et forment un réseau. La zone la plus nourricière se situe de 30 à 40 cm de profondeur. La carotte crée une racine importante et profonde mais très localisée. L’oignon, excellent allié de nombreux légumes, développe un système racinaire important, précoce et profond. Enfin l’épinard a des racines également profondes.
On peut donc conclure que la répartition spatiale dans le sol n’est pas optimale du point de vue racinaire, mais la perfection n'est pas de ce monde !
- Nous avons la tomate, légume fruit de la famille des Solanacées, l’oignon, légume racine de la famille des liliacées (comme l’ail), la carotte, légume racine de la famille des apiacées, et l’épinard, légume feuille de la famille des chénopodiacées. Le critère DIVERSITÉ est donc atteint.
- L’oignon, cousin de l’ail, doit être planté en février/avril pour une récolte juin/juillet. Les carottes (Nantaise amélioré 3) seront semées début mars/avril pour une récolte en juillet et fin mai pour une récolte fin août.
- Les plants de tomates (démarrés en semis sous serre par mon ami Jean-Claude) seront mis en terre fin mai pour les Marmande et Cœur de Boeuf. Je dispose de plants de Tomates noires plus tardives mais au goût succulent, récupérées à la fête du printemps de Ste Foy les Lyon chez un spécialistes de tomates anciennes (plus de 400 variétés). En espérant avoir des tomates en juillet et en août, voire jusqu’à la fin de l’été. Les épinards seront mis en place en mars pour être récolté fin mai et laissé la place aux carottes et aux tomates, par la suite on en plantera dans les espaces libres au fur et à mesure de l’été jusqu’à l’automne. Les panais et carottes seront récoltés à la fin de l’automne, voire conservés pendant l’hiver. RÉPARTITION TEMPORELLE DES BESOINS: OK !
- Pas d’antagonisme majeur dans cette association (nous avons évité les haricots qui n'aiment pas les oignons, les épinards sur les mêmes rangs que les carottes).
- La carotte repousse la mouche de l’oignon et l’oignon repousse la mouche de la carotte.
- La tomate est une plante fortement allélopathique (1), elle n’est pas neutre dans votre potager. Sa présence est supposée repousser certains nuisibles comme la mouche de la carotte.
- L’oignon est un antibiotique, insectifuge et antifongique, c’est donc un allié de taille contre les ravageurs (pucerons, acariens, nématodes, campagnols, mouche de la carotte, araignées rouges de la tomate) et les maladies liées aux champignons.
- L’épinard est un bon compagnon car peu d’effets allélopathiques lui sont supposé, excepté un effet négatif contre lui-même, ce qui en fait un parfait légume d’intervalle qui couvrira bien le sol, nous évitant des invasions d’herbes. Il contient de la saponine, substance défensive encore peu connue mais dont on suppose des effets répulsifs contre les insectes ou les champignons et des effets rassasiant sur les herbivores.
En conclusion, cette association semble séduisante à priori, excepté le fait que les plants soient tous à racines profondes, reste à la réaliser sur 2 buttes (une par potager) pour en constater les résultats !
Les autres buttes verront les associations suivantes :
- butte n°2 : pois (à écosser), radis, salade
- butte n°3 : poireaux, salade, fraisiers
- butte n°4 : pommes de terre, haricots verts, choux-betteraves, chou-céleri
- butte n°5 : à définir selon les besoins et légumes non encore prévus.
(1) L’allélopathie est l'ensemble de plusieurs interactions biochimiques directes ou indirectes, positives ou négatives, d’une plante sur une autre (micro-organismes inclus) au moyen le plus souvent de métabolites secondaires tels les acides phénoliques, les flavonoïdes, les terpénoïdes et les alcaloïdes. Lorsque ces interactions sont négatives, on parle d'amensalisme.
Ces composés allélochimiques jouent un rôle important dans la compétition aux ressources environnementales que sont l’eau, la lumière et les substances nutritives ; dans l’armement chimique de défense des plantes contre leurs prédateurs, et dans la coopération intra- et interspécifique.
L’incorporation de ces substances allélopathiques dans la gestion de l’agriculture peut réduire l’utilisation d’herbicides, de fongicides et d’insecticides ; aussi diminuer la détérioration de l’environnement.
Après ce mois de mars bien rempli, la suite et les résultats de ces associations, au fil des mois sur ce blog…
A bientôt.
Laurent
Point de départ: Etat des lieux selon le contexte et les objectifs (concept PermacultureDesign)
1 / Point de départ: état des lieux selon le contexte et les objectifs poursuivis.
Selon PermacultureDesign (organisme de formation en permaculture), l'élaboration d'un potager doit tenir compte du contexte des lieux (exposition du terrain, nature des sols, orientation, vents dominants,...etc) et des objectifs poursuivis en terme de production. La réussite d'un potager bio passe par une préparation précise et poussée.
En ce qui nous concerne, les objectifs sont simples, ludiques et pragmatiques: cultiver des légumes que nous aimons manger à partir du printemps 2016. Profiter des 2 potagers disponibles et de la surface qu'ils procurent pour tenter des expériences autant au niveau diversité, quantité, qu'originalité des légumes testés.
Les légumes ou plantes indispensables à notre goût : aubergine, basilic, carotte, chou, ciboulette, concombre, courgette, fraise, framboise, haricot vert, haricot grain, laitue, menthe, oignon, persil, poireau, poivron, potimarron, radis, thym, tomate et pommes de terre de différentes variétés. Par ailleurs, nous profiterons pour tester des légumes anciens (panais), des plantes auxiliaires spécifiques (bourrache, Consoude, poireaux perpétuels) ou exotiques (patates douces, poires de terre, Ulluco...) afin d'étudier leur adaptation aux terrains et climat de notre région. Les potagers seront agrémentés de fleurs variées. La liste ne s’arrêtera pas là mais c’est le point de départ… d'un test "grandeur nature" d'une mise en œuvre de la Permaculture.
A faire un potager, autant que ce potager soit bio, il nous fournira des légumes sains et riches au niveau nutritif. On va essayer de cultiver des légumes à toutes les saisons en portant une attention particulière à l'association des plantes compagnes. Pour ce faire, nous nous laisserons guider par la compétence des anciens ; dont Hans Wagner qui relate son expérience de jardin 100% bio à travers l'ouvrage: Le poireau préfère les fraises (collection Terre Vivante) ! Pour le choix des espèces, on évitera au maximum les variétés hybrides F1 afin de tenter la production de quelques graines. J’espère en distribuer l’année prochaine à mes proches et participer, à ma modeste échelle et à l'image de mon père "jardinier", à la lutte pour la diffusion libre des semences. Voir La Guerre des Graines.
2 / Les deux potagers en question: Nous sommes dans le Sud-Est de la France, au Nord de Lyon, dans la vallée de l'Azergues (rivière qui alimente la Saône). Nous disposons d'un petit potager de 20m2 sur notre terrain et d'un potager plus grand (50m2) à 22 kms de notre habitation. Le 1er est positionné Nord-Sud exposé aux vents froids du Nord en demie-saison et aux vents secs du Sud l'été, la terre y est un peu lourde mais riche (amendée depuis 15 ans). Le 2ème se positionne en Est-Ouest et se trouve protégé du Nord par un bâtiment agricole, la terre est couleur grès, les anciens y faisaient de belles récoltes. Problème: je n’habite pas sur place. Il faudra donc assurer une autonomie maximale au niveau de l’arrosage et réduire les taches d’entretien car, même si je ne suis pas très loin (20mn de route), j’espère limiter les déplacements (raison économique et écologique).
Au fil des articles, je vous ferai part de mes choix, des difficultés rencontrées, des échecs et des résultats obtenus. Le but de ce blog est de partager des infos, des expériences, des essais, des recherches, ainsi l'idée est de gagner en compétences au fil du temps.
3 / Voici quelques photos des lieux:
Le potager de notre habitation avec ses 2 grandes buttes (4m x 1.5m) et ses 2 petites buttes (2m x 2m) après la Sauge officinale:
A 20mn de route, Le potager de 5om2 avec ses 5 grandes buttes (5m x 1.5m) et son espace libre + espace "sauvage" au fond:
Bonnes cultures.
Laurent